mardi 20 février 2024

Missak Manouchian entre au Panthéon

À propos du transfert des cendres de Missak Manouchian au Panthéon, deux remarques.

La première. Le grand-père maternel de mes enfants était un militant communiste. Il s’appelait Louis Fiori. Il avait participé à la Résistance dans les rangs des FTP, et il avait accompli dans ce cadre des actes de bravoure qui lui valurent la Croix de guerre. Un jour, je l’ai interrogé. Je lui ai dit: “Louis, parmi les Résistants, ceux qui étaient les plus résolus, les plus violents, les plus dangereux face à l’ennemi, c’étaient bien vous, ceux des Francs Tireurs?“ À quoi, il m’a répondu: “Non, mon petit. Les plus résolus, les plus violents, les plus dangereux, c’étaient ceux du réseau Combat, parmi lesquels beaucoup de catholiques de droite, et même d’extrême droite maurrassienne.” Pour ceux qui douteraient aujourd’hui de ce témoignage, je les renvoie à la biographie de Jean Moulin et à certain hobereau, personnage de L’Armée des ombres, le film de Jean-Pierre Melville.

La seconde. Manouchian était bel et bien communiste. Sa mémoire n’a jamais été perdue, mais durant des décennies, la flamme n’en a été entretenue que par les communistes eux-mêmes, et cela grâce à un texte, un poème d’Aragon, L’Affiche rouge, mis en chanson par Léo Ferré. Dans ce texte et lui seul, on pouvait entendre, apprendre et répéter qu’

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leurs cœurs avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant

Concernant l’une et l’autre remarques, je voudrais qu’on s’en souvienne.


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