mardi 19 mars 2024

Que faire du discours de l’Autre?

(Repris d’un SMS à l’adresse de MRG) 

La formule “L'inconscient, c’est le discours de l'Autre” a ceci de mystérieux qu’on ne sait pas d’abord de quel Autre il s’agit: l’autre personne que nous rencontrons dans la rue? Dieu peut-être? Pour autant, une fois qu’on a admis qu’il s’agit de l’autre soi-même, et même si on se demande pourquoi Lacan ne le précise pas, elle devient assez claire. Et même tautologique: l’inconscient c’est l’inconscient, à ceci près que la formule ajoute (précise) que cet Autre parle (qu’il est structuré comme un langage). Et, dans ce cas, elle n’est plus un koan.

Reste alors, selon moi, dans ma propre expérience, la question de savoir que faire de ce discours de l’Autre. Je vois deux réponses (pour moi, complémentaires): (1) celle de la psychanalyse, (2) celle de l’art et plus précisément pour moi (pour nous) celle de l’écriture de fictions. À condition de préciser encore que la réponse (1) me semble se dédoubler en une réponse (1.1) qui est celle de la psychanalyse freudienne, où les formations de l’inconscient donneraient lieu à une interprétation orientée vers la révélation d’une vérité unique, ultime et cachée (refoulée), ce qui n’est plus le cas dans la réponse (1.2) (lacanienne) où l’efficace du transfert l'emporte sur l’interprétation.

Quant à la réponse (2), celle des fictions littéraires, je dirais qu’elle consiste à recueillir les dires de l’Autre pour s’en faire des colliers, c’est-à-dire pour les retenir ensemble, pour ne pas les perdre, mais en prenant soin de ne pas leur prêter plus de sens qu'il n’en faut pour qu’elles restent dans le rang et gardent leur éclat. (Celui du Réel).

Voilà, en tout cas, où j'en suis. Résultat modeste mais qui me paraît robuste.

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